Coach du changement

AP Meeus Coach à Bruxelles
« Je ne peux rien enseigner à personne,
je ne peux que faire réfléchir »
Socrate

Pourquoi tant d'intérêt pour le haut potentiel? Que vient-il éveiller en nous?

HQI

Depuis quelques années, la question du haut potentiel est le sujet à la mode. La question n’est pas vraiment comment expliquer cet intérêt, mais plutôt que vient-elle réveiller chez chacun?

Nombre de livres sont consacrés à ce qu’on appelle communément le ‘haut potentiel’, et même une série télévisée, avec bien souvent beaucoup de clichés et d’informations infondées, donnant du HPI un portrait caricatural. Il est présenté comme une personne souffrant de nombreux maux. 

HQI = personne à problèmes ?

Tout d’abord, un haut quotient intellectuel est-il synonyme de problèmes ? Cette croyance très répandue vient de ce que les études se font sur des échantillons de personnes qui consultent – facilement identifiables car elles ont passé les tests -, en oubliant de tenir compte des surdoués qui vont bien et ne consultent pas, restant donc inconnus des psychologues. Ainsi, si l’on considère qu’en Belgique, il y a 2,2% de personnes avec un QI supérieur à 130, cela donne un total de quelques 230.000 individus. Combien de personnes – HQI ou non, consultent pour un problème lié à l’intelligence ? Vraisemblablement une minorité : la plupart des HPI n’ont jamais passé de test de QI et sont des HPI qui s’ignorent.

Non, les HQI ne sont pas plus inadaptés, hypersensibles, anxieux, dépressifs, dyslexiques ou en échec scolaire que les autres. C’est un mythe, expliquent Nicolas Gauvrit et Frank Ramus, dans un article publié en France en 2017 (1).

Les études suggèrent même que les sujets jeunes ne sont en moyenne pas plus anxieux que les autres, ni plus dépressifs ou stressés. Quant aux troubles d’apprentissage, de l’attention ou autistiques, ils ne sont pas plus fréquents chez eux que dans le reste de la population.

Différent, le cerveau d’un HQI?

Qu’a de particulier le cerveau d’un HQI ? Il n’est pas plus volumineux que celui de l’ensemble de la population.

En revanche, dans le cerveau des HPI, les fibres nerveuses sont entourées de plus de myéline, sorte de gaine isolante. Ces régions très myélinisées forment la «substance blanche». La myéline a la particularité d’accélérer la propagation de l’influx nerveux et renforce de la sorte la connectivité des circuits cérébraux.

Les études scientifiques indiquent une importante interaction entre les zones frontales et pariétales. Le HPI ne pense pas différemment, il pense plus rapidement. Davantage de réseaux et de zones cérébrales sont simultanément sollicitées.

Quels tests ?

Pour reconnaître un HQI, la seule solution objective est le passage d’un be bilan global effectué par un psychologue. Ce bilan peut comprendre divers tests pour l’adulte : le questionnaire des hyperstimulabilités, le questionnaire ASVS, le test des intelligences multiples de Gardner et le WAIS V (Wechsler Adult Intelligence Scale). Pour les enfants de 6 à 17 ans, le test utilisé est le WISC – Wechsler Intelligence Scale for Children).

Le WAIS mesure globalement l’efficacité du fonctionnement cognitif d’une personne et donne une information sur des compétences comme la rapidité de traitement, la mémoire à court et à long terme, l’attention, la capacité de raisonnement, les connaissances générales… Le quotien (QI) qu’il détermine une donnée objective.

Les autres questionnaires et tests donnent d’autres indications utiles et complémentaires, d’ordre davantage qualitatif : intelligences linguistique, logico-mathématique, spatiale, musicale, kinesthésique, interpersonnelle, intra personnelle, naturaliste (test de Gardner), préférence de l’un ou l’autre hémisphère (questionnaire ASVS),…

Passer ou non les tests ?

Dans le cas des enfants confrontés à des difficultés scolaires ou relationnelles, le passage de tests d’intelligence peut être nécessaire pour poser un diagnostic.

En revanche, pour les adultes, le passage du test peut s’avérer utile quand la personne ressent ou a ressenti des difficultés qui pourraient être en lien avec un QI élevé, par exemple une gêne à être en phase avec les autres, un fort ressenti d’ennui, etc.

Que faire du résultat ?

Faut-il absolument passer les tests? La peur de passer les tests révèlent quoi sur soi ?

Et si l’on s’est décidé à le faire, comment vivre le résultat? Comment décider de vivre face à un résultat de QI dans la norme ? Change-t-il notre vie?

Un HQI est-il forcément la seule façon d’avoir une bonne estime de soi ?

A contrario, un diagnostic de HQI  ne peut qu’avoir une influence positive sur l’estime de soi, par exemple pour celui où celle qui se trouvait sujet à un syndrome de l’imposteur, et se trouvait moins capable que les autres. Le résultat est alors le premier pas d’un travail de redécouverte de soi.

Et si le problème ressenti trouve sa source ailleurs que dans le QI, ce serait où ?

Mais alors, si les problèmes d’anxiété, de fortes émotions ou d’échec scolaire ne trouvent pas leur provenance dans le haut potentiel, ils puisent où leur origine? 

Là, peut commencer un travail en soi: aller creuser le contexte précis des problèmes, se confronter aux ressentis, chercher la raison, pas d’amblée donc du côté d’une éventuelle douance. Un travail qui peut se faire avec un psychologue ou un coach.

(1) La légende noire des surdoués de Nicolas Gauvrit et Franck Ramus, https://mensa-france.net/blog/13313/ (Également publié dans La Recherche, 2017)
A lire aussi l’article très intéressant du Vif publié le 28 juillet 2022 : https://www.levif.be/societe/la-demande-de-tests-de-qi-explose-qui-sont-les-hauts-potentiels-enquete/ (accès aux abonnés uniquement), ou en podcast : https://www.levif.be/societe/podcast-societe/dans-la-tete-dun-superintelligent-acceptez-moi-acceptez-nous-podcast/
Partager sur :