L’enfant adopté. Comprendre la blessure primitive
Les parents adoptifs ont beau prodiguer beaucoup d’amour, nombre d’adoptés souffrent, éprouvant de grandes difficultés à s’attacher. Comment appréhender la souffrance de l’abandon dans la prime enfance ? Réponses dans cet ouvrage de Nancy Newton Verrier.
Notre société présente généralement l’adoption comme un acte altruiste. L’adopté doit être reconnaissant pour ce cadeau de la vie.
Mais, en réalité, celui-ci le ressent comme une blessure, et culpabilise. Ce sentiment va générer chez lui des manœuvres de distanciation, voire de rejet, qu’il ne comprend pas, car elles sont liées à un temps de sa vie dont il n’a gardé aucun souvenir conscient.
Ce livre écrit par l’américaine Nancy Newton Verrier, adapté en français par Françoise Hallet, donne à l’adopté la validation de ses sentiments et explique ses comportements : culpabilité, honte, colère, anxiété… Tous trouvent leur origine dans la blessure de l’abandon.
L’ouvrage décrit aussi l’impact de cet abandon sur les autres membres de la triade adoptive: la mère de naissance et les parents adoptifs. Car l’abandon et l’adoption sont aussi, bien souvent, une blessure pour la mère biologique qui abandonne son enfant et pour la mère adoptive nourricière.
L’attachement entre le nourrisson et la mère de naissance est fort. Dès l’instant où ce lien est rompu, un sentiment profond de perte touche la mère et l’enfant.
Un sentiment sur lequel les parents adoptifs n’ont pas prise et ne peuvent guérir, malgré tous leurs soins et leur affection, eux-mêmes souffrant aussi de la blessure de l’infertilité.
De nombreux témoignages d’adoptés, de mères de naissance et de mères adoptives, mettent en lumière la blessure que constitue pour chacun d’entre eux l’adoption.
Je vous l’avoue, ‘L’enfant adopté’ a profondément marqué mon regard sur ma propre adoption, éclairant sous un tout autre jour nombre de réactions que je n’aurais jamais cru liées à mon abandon et mon adoption.
